Le changement de paradigme

Par­a­digme : du grec paradeigma, mod­èle, exem­ple, venant de paradeik­nunaï, mon­tr­er, comparer.
Un par­a­digme est une représen­ta­tion du monde, une manière de voir les choses, un mod­èle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie. Il per­met de le com­pren­dre et d’essayer de le prévoir. En philoso­phie, un par­a­digme désigne l’ensemble des élé­ments qui for­ment un champ d’interprétation d’une réal­ité à un moment don­né. En soci­olo­gie, le terme est employé pour décrire l’ensemble des expéri­ences, des croy­ances et des valeurs qui con­di­tion­nent la façon dont un indi­vidu perçoit la réal­ité et réag­it face à ce qu’il perçoit.

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Créer les conditions
de l’intelligence collective

(Par Shab­nam Anvar, facil­i­ta­trice et fon­da­trice de ReCom­pose, mem­bre du Con­seil sci­en­tifique de la Fon­da­tion Nico­las Hulot — Extrait du guide des out­ils pour agir pub­lié par la Fon­da­tion Nico­las Hulot et réal­isé en parte­nar­i­at avec L’Université du Nous.)

Le terme « Intel­li­gence Col­lec­tive » englobe une diver­sité de méth­odes per­me­t­tant aux par­tic­i­pants d’un groupe de con­tribuer à un objec­tif com­mun avec leurs capac­ités cog­ni­tives. Le pos­tu­lat de départ de ces méth­odes est que l’intelligence du groupe sera supérieure à la somme des intel­li­gences isolées. C’est bien la ren­con­tre d’une diver­sité de per­son­nes dotées de leurs expéri­ences, de leurs savoirs tacites et explicites qui nour­ri­ra une réflex­ion com­mune dans un cadre don­né. S’il n’y a pas de recette mir­a­cle pour mobilis­er les poten­tiels humains, il y a cepen­dant quelques ingré­di­ents, couram­ment util­isés et com­muns à de nom­breuses approches organ­i­sa­tion­nelles, qui une fois inté­grés à la recette per­me­t­tent de créer des con­di­tions favorables.

Les principes de l’intelligence collective

Instau­r­er une rela­tion d’équivalence

La diver­sité des expéri­ences, du savoir-être et du savoir-faire de cha­cun est un atout pour le groupe. Cha­cun a une place, sa place dans le groupe ; il est accep­té tel qu’il est, avec ce qu’il est. Il n’y a pas de hiérar­chie, il y a juste des per­son­nes qui assu­ment des respon­s­abil­ités d’ordre dif­férent. Per­son­ne n’a de pou­voir ni de con­trôle sur l’autre, chaque indi­vidu est souverain.

Priv­ilégi­er une archi­tec­ture en cer­cle per­met de ren­dre vis­i­ble la rela­tion d’équivalence car chaque mem­bre se trou­ve à équidis­tance du cen­tre. Écouter avec atten­tion Pour sor­tir de la course men­tale de «com­ment je peux — réa­gir — à ce qu’il dit », l’écoute active s’impose. Ce qui sig­ni­fie écouter ce que la per­son­ne dit, écouter avec attention.

Le tour de parole est une tech­nique pour habituer un groupe à l’écoute active. Cha­cun par­le sans être inter­rompu ; les autres par­tic­i­pants ne doivent pas « réa­gir » dans l’immédiat, mais sont invités à « s’exprimer » lorsque ce sera leur tour de par­ler. Par­ler avec inten­tion Chaque par­tic­i­pant est invité à par­ler en son nom en employ­ant le «je » et en évi­tant d’utiliser des for­mu­la­tions telles que «on pense que ». Le silence, c’est aus­si la pos­si­bil­ité de pass­er son tour et ne rien dire. Assumer la respon­s­abil­ité de sa parole ou son silence est déjà un grand pas.

Être bien­veil­lant

Chaque par­tic­i­pant est invité à ne pas être dans le juge­ment de l’autre, des idées pro­posées, ni dans le juge­ment de soi-même. Il n’y a ni bon ni mau­vais. En effet, une idée qui pour­rait être con­sid­érée comme « mau­vaise », pour­rait être l’élément déclencheur de la solu­tion trou­vée par le groupe. Faire con­fi­ance Se faire con­fi­ance, oser suiv­re son intu­ition, oser exprimer son savoir, faire con­fi­ance aux autres, au proces­sus et au facil­i­ta­teur. Ce qui arrive devait arriv­er : les moments hyper­ac­t­ifs, les silences, les dires des uns, les ques­tions des autres vien­nent tous enrichir le pot com­mun, “le cen­tre” pour co-con­stru­ire ce qui est à faire.

Respecter le cadre 

Le cadre est bien sûr com­posé des règles ci-dessus, ain­si que les règles de forme (con­signes pour chaque exer­ci­ce). Par exem­ple, afin que chaque par­tic­i­pant puisse s’exprimer et faire par­tie du groupe, il est souhaitable de prévoir au début de la réu­nion un temps équiv­a­lent pour cha­cun. Deux min­utes per­me­t­tent en règle générale à cha­cun d’exprimer l’essentiel et invite à un exer­ci­ce de con­ci­sion pour le bien-être de tous.

2. Les phases de l’intelligence collective

Il y a cinq grandes phas­es com­munes aux out­ils d’intelligence col­lec­tive. Les iden­ti­fi­er per­met de mieux veiller aux res­pi­ra­tions néces­saires pour bien dérouler son processus.

Inten­tion

Cette pre­mière phase est l’occasion de définir avec clarté l’intention de la réu­nion, de répon­dre à la ques­tion «dans quel objec­tif sommes-nous réu­nis ? ». Il est impor­tant de n’avoir qu’une inten­tion par réu­nion pour éviter les con­fu­sions. La déf­i­ni­tion peut avoir lieu en amont ou sur place selon le fonc­tion­nement du groupe.

Inclu­sion

La phase d’inclusion ouvre la ses­sion d’intelligence col­lec­tive. Elle a pour objec­tif d’accueillir tous les par­tic­i­pants afin que cha­cun se sente à sa place dans le groupe, en équiv­a­lence avec les autres.
Il existe de nom­breuses manières de procéder à une inclu­sion. Une manière très sim­ple est d’inviter cha­cun des par­tic­i­pants à se présen­ter par son prénom et son nom, et un mot pour qual­i­fi­er son attente vis-à-vis de la réu­nion (« appren­dre », « con­tribuer », etc.) ou son humeur (« joyeux », « scep­tique », etc.). Même si la parole de chaque par­tic­i­pant est très brève et l’exercice très sim­ple, elle per­met à cha­cun de se con­necter au groupe et d’avoir sa voix dans celui-ci.

Émer­gence

Cette phase est celle de l’ouverture où l’expression des idées, du ressen­ti, etc. est accueil­lie et encour­agée. Elle est celle où les par­tic­i­pants sont invités à libér­er leur créa­tiv­ité indi­vidu­elle et col­lec­tive. Il n’y a ni l’enjeu de pren­dre une déci­sion, ni celui de trou­ver « LA » solu­tion, ni celui de se met­tre d’accord. La phase d’émergence se libère de ces con­traintes pour per­me­t­tre à tous de sor­tir des sen­tiers bat­tus, oser penser autrement, ne plus être en réac­tion à ce qui se dit, mais se laiss­er nour­rir pour, à son tour, nour­rir les échanges et la session.

Con­ver­gence

La phase de con­ver­gence a pour objec­tif de ramen­er les par­tic­i­pants les pieds sur terre. Il s’agit de la phase de con­struc­tion ou de syn­thèse à par­tir de l’écoute de ce qui a été dit lors de la phase d’émergence. Il ne s’agit pas, pour un ou plusieurs par­tic­i­pants, de faire val­oir sa solu­tion, son idée ou sa propo­si­tion, mais bien de se met­tre au ser­vice du groupe et de pren­dre l’essence de ce qui a été dit ou vécu pour co-con­stru­ire une propo­si­tion ou syn­thèse commune.

Clô­ture

La phase de clô­ture est celle du partage du vécu et du ressen­ti, ain­si que la phase pour célébr­er ce qui a été fait. Elle per­met à cha­cun de dire ce qui a été impor­tant et ce qui n’a pas fonc­tion­né pour lui. Il est essen­tiel de sor­tir du sché­ma où seul l’animateur ou le for­ma­teur reçoit les avis, via un ques­tion­naire par exem­ple. Pour nour­rir la démarche, le partage doit se faire ensem­ble, car chaque par­tic­i­pant a sa part de respon­s­abil­ité dans ce qui a été vécu par le groupe.

Choi­sis­sez, for­mulez et utilisez les principes avec lesquels vous vous sen­tez à l’aise.
Aucune règle n’est figée.


L’épanouissement
de l’intelligence collective

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Comment développer collectivement
une stratégie ?

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