Etymologie : de société, venant du latin socius, compagnon, associé, et du grec kratos, pouvoir, autorité.
La sociocratie est un mode d’organisation du pouvoir où celui-ci est exercé par l’ensemble de la société. Le mode de prise de décision et de gouvernance permet à une société, un groupe, une entreprise, une organisation, de se comporter comme un organisme vivant et de s’auto-organiser.
Synonyme : management participatif.
Le concept de sociocratie a été élaboré par le philosophe français Auguste Comte (1798–1857), fondateur du positivisme, considéré comme le père de la sociologie.
“Délivrer l’Occident d’une démocratie anarchique et d’une aristocratie rétrograde, pour constituer, autant que possible, une vraie sociocratie, qui fasse sagement concourir à la commune régénération toutes les forces humaines.” (Catéchisme positif, 1852, p. 2)
La différence avec la démocratie vient du fait que dans cette dernière le pouvoir est détenu par le “demos”, le peuple, des personnes qui n’ont pas nécessairement de liens entre eux, hormis un ensemble de valeurs. Dans la sociocratie le pouvoir appartient au “socios”, un ensemble de personnes qui partagent des relations significatives entre elles.
La méthode sociocratique moderne a été mise au point par l’ingénieur hollandais en électrotechnique Gerard Endenburg, né en 1930. Elle est fondée sur quatre règles de fonctionnement.
La prise de décision par consentement
- La prise de décision par consentement s’applique aux décisions politiques (fonctionnement de l’unité ou organisation du travail), mais pas aux décisions opérationnelles (le travail au quotidien). Le consentement est considéré comme acquis lorsque personne n’a d’objection importante et raisonnable. Si une objection est émise, le groupe travaille à la lever avec celui qui l’a émise. S’il y parvient la décision est prise, sinon un processus d’escalade dans la structure de l’organisation permet d’éviter le blocage.
Le cercle
- Toute personne appartenant à une structure opérationnelle est membre de droit d’un cercle chargé de la prise des décisions politiques relatives à cette structure. Un cercle peut être créé pour résoudre des problèmes spécifiques. Il est maître du pilotage, de l’exécution et de la mesure de ses processus.
- Les règles de fonctionnement des cercles sont établies selon le principe du consentement de ses membres. Un facilitateur est choisi pour animer les réunions selon les méthodes sociocratiques, ainsi qu’un secrétaire pour rédiger les comptes rendus.
- Un cercle s’inscrit dans une hiérarchie de cercles et doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs et des cercles inférieurs. Le cercle de plus haut niveau, correspond au conseil d’administration
Le double lien
- Un double lien est établi entre chaque cercle et son cercle de niveau supérieur. Le responsable de l’unité opérationnelle est choisi par le cercle de niveau supérieur. Une deuxième personne, distincte de la précédente, est choisie par le cercle pour participer au cercle de niveau supérieur. Il peut ainsi donner ou non son consentement aux décisions qui y sont prises. Ces deux personnes sont membres à part entière des deux cercles.
L’élection sans candidat
- Choisir et affecter une personne dans une fonction ou déléguer une tâche à un membre du cercle s’effectue au moyen d’un vote sans candidat déclaré. Chaque membre du cercle propose la personne qu’il estime la plus adaptée à la fonction en justifiant son choix. Le facilitateur du cercle propose alors un candidat qui est accepté ou non par consentement.
Les organisations qui ont mis en place la sociocratie constatent :
- un gain d’efficacité notamment grâce à la règle du consentement qui permet une prise de décision sans délai et sans résistance.
- une meilleure flexibilité et vitesse d’adaptation de l’organisation aux changements,
- une amélioration de la créativité,
- une meilleure résolution des problèmes,
- une baisse de l’absentéisme,
- un accroissement du degré d’engagement et d’identification du personnel à son organisation,
et pour les membres de l’organisation:
- un plus grand sentiment d’appartenance,
- une meilleure image de soi
- une amélioration des relations.
Selon le site Internet www.sociocratie.net, plus de 200 structures (entreprises, écoles, hôpitaux, services de police, organisations sans but lucratif, etc.) fonctionnent actuellement en France selon les méthodes de la sociocratie.
Aux Etats-Unis, la sociocratie est aussi appelée “gouvernance dynamique” (Dynamic Governance).
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N’hésitez pas à rejoindre le collectif horizontal (ColHor)
si la sociocratie vous intéresse !
L’association sociocratie-populaire-française propose le remplacement de la Ve République par une VI République sociocratique.
Lien: http://sociocratie-populaire-francaise.e‑monsite.com/
Ses idées sont détaillé dans “UNE AUTRE GOUVERNANCE POUR LE XXIE SIÈCLE ET LES SUIVANTS.
LE PEUPLE DEVENU ENFIN SOUVERAIN” de Patrick REBIERRE, publié par les éditions Bookelis.
Lien: https://www.bookelis.com/politique/51038-Une-autre-Gouvernance-pour-le-XXIe-siecle-et-les-suivants-.html
Un organigramme est fourni ici: http://sociocratie-populaire-francaise.e‑monsite.com/pages/pages-annexes/constitution-de-la-vie-republique.html
Il peut être intéressant de comparer ce projet à deux autres projets radicaux de VI République :
— le projet de République stochocratique présenté sur le site “Démocurieux” (https://democurieux.fr/projet-stochocratie/)
— le projet de République fondé sur la démocratie directe présenté sur le site Démocratie directe & résilience (https://www.democratie-directe.com/) qui le projet de Constitution Nouvelle en Démocratie Directe )